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Gaza : Que sont devenus Naïda, Mohamed, Hachem et Faïs ?

Ce 23 octobre 2023, à l’heure où j’envoie cet article à l’œuvre d’Orient, nous entrons dans le 17 ème jour de guerre entre l’armée israélienne et le Hamas palestinien. Un bilan provisoire fait état de 6500 vies fauchées à jamais. (1)

Depuis le 7 octobre, début des affrontements, une flopée de textes, de vidéos et de débats sont produits quotidiennement, avec toujours les mêmes questions : l’Etat hébreu procède-t-il à une politique d’épuration ethnique ? Le Hamas est-il une organisation terroriste ? 

Comme la majorité des intervenants vus, entendus ou lus dans les médias, je ne suis pas à Gaza. Je ne vis pas ce drame dans ma chair. A quoi servirait une analyse de plus ?

Dans mes archives, je viens de retrouver deux reportages, que j’avais effectués dans la bande en 1998, cinq ans après la première signature des Accords d’Oslo, entre Palestiniens et Israéliens, prévoyant, entre autres, la création d’un Etat palestinien.

En relisant ces textes publiés dans « Pèlerin-Magazine », l’hebdomadaire où je travaillais à l’époque, j’ai retrouvé les témoignages d’une femme et de trois enfants. Celui de Nahida Abou Dakka (photo ci-jointe), une mère de famille palestinienne de 45 ans, conseillère pédagogique pour une ONG française,« Nous devons, m’avait-elle dit,élever nos enfants pour leur faire comprendre l’importance de vivre dans un Etat-nation, et nous battre contre les systèmes communautaires et claniques. » (2)*

 Relu également les propos de trois gamins palestiniens d’une douzaine d’années rencontrés sur la route qui mène à Khan-Younis, celle qu’empruntent aujourd’hui des milliers de citoyens Gazaouis pour fuir les massacres. Mohamed, Achem (photo ci-contre) et Faïs, revenaient de France, invités par l’association Enfants Réfugiés du Monde : « rien ne nous empêche de discuter avec des Israéliens comme nous l’avons fait avec des Français de note âge durant notre séjour, m’avait confié Achem. Nous voulons la paix. Mais eux ? » (3)

 A Gaza, 30 ans après l’espoir d’Oslo, la paix se fait toujours attendre. A Gaza, on continue de mourir. Et chacun a ses raisons de tuer. Que sont devenus aujourd’hui Nahida, Mohamed, Achem et Faïs ?

Luc Balbont

  • (1) Bilan global, sans faire le distinguo entre les victimes Israéliennes et les victimes palestiniennes.
  • (2) Paru dans Pèlerin, le 4 décembre 1998.
  • (3) Pèlerin, le 18 septembre 1998.